Chapitre 5

RÉSONANCE ENTRE
CE RYTHME DE BALANCEMENT
ET DIVERS RYTHMES DE LA PENSÉE


Comme l'intelligence est proportionnelle au nombre d'associations d'idées, l'existence d'un rythme qui les favorise suggère la possibilité d'améliorer le fonctionnement du cerveau, donc de l'intelligence, par un ou des rythmes appropriés. Or, la règle reste vraie pour ce qui est de l'effet sur les pensées, et c'est là une découverte dont les conséquences pratiques sont immenses.

Essayons de conserver une image mentale pendant les balancements Galip : c'est impossible et d'autant plus que le mouvement est plus énergique. Le choc en fin de course dissout l'image. Et si l'on persévère plusieurs mois dans cette technique, avec une certaine application, il peut se produire une exagération des rêveries érotiques, postérieurement à l'exercice, avec une déchéance de leur contenu moral.

Ce fait explique probablement les orgies parfois sanglantes, dans lesquelles se terminaient les danses africaines. Rappelons néanmoins que ces mêmes balancements conduisent à des expériences psychiques d'un grand intérêt scientifique.

Si, au contraire, l'expérimentateur balance la tête selon la méthode Subud, il s'aperçoit qu'il est aisé de conserver pendant le balancement une image mentale, celle d'un être cher par exemple. Sous l'influence du balancement, évidemment à cause de son action sur l'encéphale, la pensée subit toute une évolution, sans intervention de la volonté. Tout d'abord, la pensée se fixe, s'arrête plus facilement sur l'image choisie.

Détournant notre attention de l'aspect physique de la gymnastique du cou, nous observerons attentivement les effets du balancement de la tête sur l'image mentale, et rechercherons le rythme le plus favorable.

Après quelques tâtonnements, une sorte d'accrochage se produit, comparable à l'accord des longueurs d'ondes d'un poste récepteur et d'un poste émetteur de T.S.F. Nous trouvons un rythme favorable à la vivification de l'image mentale. En répétant l'exercice dans diverses conditions, nous nous rendons compte que ce rythme est éminemment variable, par exemple beaucoup plus lent après le repas qu'à jeun. Toujours est-il qu'après avoir accordé en quelque sorte le balancement de la tête avec un certain rythme cérébral encore inconnu, il se produit une évolution inattendue de la pensée.