Chapitre 1

COMMENT AVOIR UN BON PHOSPHÈNE ?


Prendre une ampoule communément appelée "blanche", c'est-à-dire une ampoule opaline dont on ne voit pas le filament, d'une intensité de 75 à 100 watts pour une personne seule. La placer de préférence dans un réflecteur de 15 à 20 centimètres de diamètre en face de soi, à environ un mètre cinquante de distance, le fil étant assez long pour que l'expérimentateur ait en main l'interrupteur.

Fixer la lampe pendant une trentaine de secondes. On peut ciller mais ne pas bouger les globes oculaires. Éteindre puis mettre un bandeau sur les yeux (sauf si l'on dispose d'une pièce obscure). On voit alors défiler les couleurs du phosphène qui sont, en général, d'abord le jaune entouré de rouge (après quelques jours d'entraînement, le vert entouré de rouge) pendant une minute et demie, puis le rouge seul la minute et demie suivante, ensuite le bleu. Pour terminer, se forme lentement un nuage grisâtre que nous appelons "la lueur diffuse".

Cette catégorie de phosphènes, la plus utilisée en pédagogie, est "le post-phosphène" ou phosphène consécutif à l'éclairage.

Mais il y a d'autres variétés de phosphènes : principalement, le co-phosphène ou phosphène associé à l'éclairage.

Pour cette variété, au lieu de fixer trente secondes la lampe, on la regardera trois minutes. On voit alors autour d'elle, pourtant à l'intérieur du réflecteur, apparaître, vers la vingtième seconde, du bleu pâle auquel succède du rose puis, parfois, du vert. Ce co-phosphène se termine, après la troisième minute, par du gris.

Ce phosphène, toujours associé dans des expériences quelque peu délicates à la fixation du Soleil, a joué un très grand rôle dans l'origine de toutes les religions, christianisme y compris.

Nous utilisons aussi la catégorie de phosphènes appelée "chaos visuel" ou "images résiduelles".
On observe ces phosphènes lorsque l'on est depuis quelques instants dans une obscurité parfaite : il persiste des taches très pâles et des étincelles de cette "paralumière". Nous avons des exercices très fructueux à faire aussi avec ce "chaos visuel".

Par contre, nous n'utilisons jamais les phosphènes par compression : outre que les luminosités obtenues par des pressions sur les globes oculaires ne paraissent pas de même nature que les sensations paralumineuses phosphéniques, il est évident qu'un usage courant de ces pressions déformerait le globe oculaire.

Nous n'utilisons pas non plus les phosphènes provoqués par les drogues hallucinogènes dont les effets intellectuels et caractériels sont exactement à l'opposé de ceux provoqués par "le Mixage Phosphénique" que nous allons étudier.