AVANT-PROPOS


De tout temps, l'initiation consista en la transmission d'un influx psychique, sorte de télépathie géante et informelle, projetant une force originelle qui prend, chez le récipiendaire, des formes multiples et évolutives s'adaptant à la nature de celui-ci, comme l'eau d'une source qui vient d'apparaître s'adapte en coulant à la forme du terrain.

En Afrique noire, certains chefs religieux autochtones possèdent ce pouvoir. Le Docteur LEFEBURE a pu le constater en Haute-Volta (Burkina Faso), comme cela lui a été également rapporté en Côte d'Ivoire.

Dans l'ancienne initiation Zoroastrienne, le candidat à l'initiation se tenait debout dans l'eau d'une rivière, pendant que le prêtre était sur la berge et priait en fixant le soleil levant pour lui transmettre la force qu'il captait ainsi. Ce rite était donc à peu près semblable à celui du baptême du Christ par St Jean-Baptiste.

En Europe occidentale, ce phénomène fut presque oublié à partir du moment où fut créé notre système scolaire actuel qui négligea l'importance de certaines pratiques ancestrales pour une bonne organisation du cerveau.

Le Docteur LEFEBURE a mis en évidence que cette transmission initiatique repose sur les mêmes lois que la physique des vibrations. Des expériences montrent que l'on peut appliquer à la pensée rythmée les connaissances que nous avons maintenant sur les premières. Ceci lui a été rendu possible parce que le Docteur LEFEBURE a reçu deux initiations de ce type : la première, à 18 ans, d'un Maître Zoroastrien ; la deuxième, à 44 ans, par le Mage indonésien Pak Subuh.

Cette dernière lui a paru particulièrement pure, car elle était dépourvue de tout enseignement oral concomitant, donc de dogme : Pak Subuh se contentait de projeter, sur ceux qui le désiraient, ce qu'il appellait la "Grande Force de Vie" qui paraît être la force de l'imagination visuelle lorsqu'elle est rythmée. Une région spéciale du cerveau, qui s'est atrophiée par notre mode d'éducation, permet très probablement à cette force de s'éveiller chez certains êtres pour déferler en eux sans effort, COMME LES VAGUES DE LA MER. C'est ce genre de phénomène que l'auteur analyse ici, afin de mettre à la portée de tous la possibilité de le reproduire et ainsi de permettre à chacun de devenir un Maître, au sens propre du terme.

La comparaison entre ces deux Maîtres amena le Docteur LEFEBURE à penser que c'est une façon particulière de balancer la tête, tout en méditant, qui se répercute sur le fonctionnement du cerveau, engendrant des rythmes dans la pensée. Ne pouvant utiliser l'électro-encéphalographie qui nécessite un repos musculaire total pour analyser ces effets, il eut l'idée d'utiliser les phosphènes. Il découvrit alors un fait surprenant qu'aucun auteur avant lui n'avait signalé et qu'il nomma "effet Subuh". Ce fut le point de départ de ses recherches sur les phosphènes qui le conduisirent, quatre ans plus tard, à la découverte du "Mixage phosphénique", méthode pédagogique maintenant très connue.




L'INITIATION SUBUD
ou TRANSMISSION DE LA GRANDE FORCE DE VIE
par L'OSCILLATION DU POINT DE CONCENTRATION


Le présent texte est un extrait tiré d'un article paru dans la revue "La Santé Spirituelle" (éd. Aryana) n° 18, deuxième trimestre 1960. Pour cette édition, n'ont été rajoutés que les chapitres 3, 10 et 11, ainsi que quelques phrases qui éclairent le texte primitif.

C'est vers la fin de 1959 que le Docteur LEFEBURE rencontra le mage indonésien Pak Subuh (dont le mouvement spirituel qu'il a fondé porte le nom de "Subud").

Cette rencontre marqua un tournant dans l'orientation de ses recherches. En effet, précédemment, il avait étudié les rapports de la méthode initiatique reçue de son maître zoroastrien, avec certaines lois cosmiques. Ce fut le thème de son livre "Analogies du microcosme et du macrocosme" ("Homologies") ; puis, il l'étudia dans ses rapports avec les origines du Christianisme. Il écrivit à ce sujet "Puissance du Christianisme". Enfin, il décrivit les résultats qu'il avait personnellement obtenus avec cette technique dans "Expériences initiatiques". Mais il n'avait jusque-là jamais osé changer quoi que ce soit à la méthode qui lui avait été transmise.

Suite à sa rencontre avec le mage Pak Subuh, le Docteur Francis LEFEBURE découvrit le premier phénomène phosphénique qui était inconnu à l'époque et se trouve décrit dans le présent article.

Il décida alors d'approfondir ses recherches dans cette direction, faisant des découvertes étonnantes de plus en plus nombreuses sur les phosphènes jusqu'à celle, capitale, du "Mixage phosphénique", qui contient en germe une transformation de la civilisation humaine.

Le présent article revêt donc un intérêt historique.


L'INITIATION SUBUD


Pak Subuh est ce mystique indonésien dont les journaux ont commencé à parler, à propos de la guérison d'Eva Bartok. Il confère des "initiations", au sens étymologique du terme, par "contact". Il dépose dans le candidat, par un mécanisme qui nous paraît être une télépathie de très grande puissance, une force qui se révèle d'une façon variable suivant chaque candidat. Cette expérience réveille chez le sujet le désir de persévérer dans la recherche intérieure. Il s'agit donc bien d'une "initiation", c'est-à-dire d'un début d'expérience.

Un ami belge, en qui nous avions grande confiance, M. Toussaint, qui était allé à Coombe Springs, en Angleterre, pour participer au "Latihan" (nom indonésien de la cérémonie d'initiation), avait attiré notre attention sur le sérieux de l'expérience.

Par une heureuse coïncidence, Pak Subuh fit une tournée en France. Nous avons pu le suivre, à Paris, puis à Nice. Nous avons recueilli de nombreux témoignages sur l'excellente influence qu'il exerce sur les âmes. J'ai moi-même décrit ailleurs, dans la mesure du possible, les expériences par lesquelles je suis passé. Nous avons tous été frappés par le fait que son action paraît moralisante. C'est là un fait fondamental prodigieux.

Nous allons montrer que cet apparent prodige est dû à une cause simple et accessible à tous, et qu'il est donc d'une très grande importance pour l'avenir de l'humanité, car il permet à chacun d'élever rapidement son niveau de moralité, tout en acquérant le pouvoir de rendre cette élévation momentanément transmissible à l'entourage.

Notre opinion, nous le savons, diffère de celle de Bennett qui, dans son livre "Subud", nous précise son point de vue : par une brillante nuit de l'été 1925, Subuh vit une sphère brillante dans le ciel, qui descendit en lui en pénétrant par le sommet du crâne : ce fut la "révélation". Dans l'esprit de Bennett et des disciples de Pak Subuh, elle fut comme une sorte de grâce de Dieu lui conférant un pouvoir spécial. Leur conception frise la définition du miracle pour les Catholiques romains : suspension des lois naturelles.

Mais nous nous souvenons de ce simple d'esprit, le pêcheur PENTIER de Berck-Plage, doué de pouvoirs supra normaux et dont nous avons parlé dans notre ouvrage "La respiration rythmique et la concentration mentale". Nous avons eu beaucoup de peine à obtenir de lui ce qu'il considérait comme son secret (combien cette regrettable habitude du secret autour des phénomènes mystiques a retardé l'évolution de l'humanité !). Il nous confia que son père lui avait transmis une tradition de l'Église primitive : la croyance en la puissance toute particulière de St-Côme et de St-Damien. La valeur spéciale de ces saints qu'il priait quotidiennement était, d'après lui, à l'origine de ses dons.

Nous ne pouvons douter de sa clairvoyance que nous avons eu l'occasion de vérifier, mais nous avons pensé que les dons de ce simple d'esprit, si près de Dieu, de cet humble pêcheur qui avait toujours vécu dans une unique prière, n'étaient pas dûs à la valeur particulière de ces deux saints de l'Église primitive, mais à une longue persévérance sur une brève prière, à une concentration de l'esprit sur une pensée unique pendant des années. Le rythme de cette prière, empiriquement acquis au travers de plusieurs générations, jouait peut-être un rôle, ainsi que peut-être la présence des sons OM et AM qu'on retrouve dans "St-Côme" et "St-Damien".

Nous pensions depuis longtemps qu'un authentique mystique peut posséder un pouvoir et méconnaître son origine, c'est-à-dire ce qui est réellement efficace dans l'entraînement auquel il s'est astreint.

Car Subuh se balance, pendant tout le Latihan, d'une façon très spéciale. Il n'en parle ni dans son livre ni dans ses conférences, et cependant, à notre avis, là est la clé.

Nous pensons que cette boule lumineuse qui pénétra en Pak Subuh ne fut pas la cause de son pouvoir particulier, mais, au contraire, l'effet de la pratique des balancements de la tête. Ceux-ci engendrent un rythme dans la pensée. Si l'on joue du tambour après avoir recouvert sa membrane supérieure d'une poudre fine, celle-ci va s'organiser selon des figures qui, selon le rythme et l'emplacement des coups de baguettes, peuvent former un cercle, plusieurs cercles concentriques, une croix, parfois les deux ensemble, huit rayons et bien d'autres formes encore.

En imprimant des rythmes par des balancements, tout en pensant à un sujet précis, la pensée prend un rythme. Si l'on admet, avec les théosophes et autres écoles spiritualistes, que la pensée est une substance subtile, certains rythmes peuvent très certainement provoquer des "formes-pensées" revêtant divers aspects géométriques : cercles, sphères ou croix. Ils les densifient à tel point que les formes-pensées deviennent alors perceptibles à d'autres personnes n'ayant pas de sensibilité particulière.

Nous terminerons en citant un cas analogue qui s'est produit chez un sujet n'ayant eu auparavant aucune connaissance de ces phénomènes.