Chapitre 2
ADAPTATION DES POSTURES FOETALES À LA CONCENTRATION SUR LE NOMBRIL


S'il est vrai que la concentration sur le nombril nous permet d'entrer en communication avec "Notre Mère la Terre", c'est-à-dire avec l'aspect spirituel de la biosphère, parce que cet organe était celui par lequel nous recevions tous les constituants nécessaires à notre croissance pendant la vie foetale ; ce qui peut rappeler cette période de notre existence facilitera cette concentration et par conséquent l'éveil du centre spirituel qui en dépend. Les diverses positions les plus courantes d'un foetus sont donc à prendre en considération, comme postures de méditation sur le nombril.

A
La posture en " chien de fusil "


Nous remarquerons que la position dite en "chien de fusil" pour s'endormir, rappelle la position foetale. On sait que cette expression populaire signifie être couché sur le côté, la tête et la colonne vertébrale fléchies en avant, les genoux pliés et relevés vers le ventre. C'est à peu près la position la plus fréquente du foetus, sauf que chez celui-ci, la plicature de l'ensemble est encore plus accentuée. Or, cette position en chien de fusil, pour s'endormir, est la plus courante, surtout chez les jeunes.

Les moines du Mont Athos prient dans une position proche de celle en chien de fusil, sauf qu'au lieu d'être couchés, ils sont assis par terre, et que leur flexion est encore plus accentuée que celle du foetus : les membres inférieurs sont repliés de telle sorte que les genoux touchent presque la poitrine, les bras sont enlacés autour d'eux pour les en rapprocher et la tête est penchée en avant. Les genoux et les jambes restent suffisamment écartés pour que le sujet puisse voir son nombril facilement.

Bien entendu, ils ont fixé le soleil auparavant, tout en priant, et se projettent ensuite le post-phosphène sur le nombril, évidemment tout en continuant à prier. Je l'ai appris de plusieurs personnes qui ne se connaissaient pas et qui avaient séjourné dans ce lieu monacal.

Cette position foetale, jointe à la concentration sur le seul organe foetal atrophié dont nous pouvons avoir facilement conscience est très intéressante pour la communication avec le monde où nous étions avant de naître.

B
La posture de " l'arc"



La posture précédente est certes la meilleure pour la concentration sur le nombril, mais elle possède un inconvénient : elle pousse les disques intervertébraux vers l'arrière, c'est-à-dire vers les ganglions sympathiques et la moelle épinière. Ce glissement est la cause la plus fréquente des douleurs dorsales.

Ce glissement des disques intervertébraux ne se produit pas chez les jeunes en bonne santé, mais malheureusement, notre civilisation y porte, principalement par la position souvent penchée en avant au bureau. (Dans les automobiles, les sièges sont maintenant le plus souvent conçus pour éviter cela. Sinon, y veiller particulièrement car, évidemment, les trépidations favorisent le glissement).

Il est donc prudent, immédiatement après avoir pratiqué la posture foetale pour la concentration sur le nombril, de prendre quelques instants des postures comme celles nommées en Yoga "de l'arc " ou son atténuée, celle " du cobra ", qui repoussent les disques intervertébraux vers l'avant.

Dans la posture de l'arc, le sujet s'allonge au sol sur le ventre, relève les pieds et la tête, saisit ses chevilles par les mains puis, tirant au maximum, bien que lentement et progressivement, donne à sa colonne vertébrale la concavité maximale vers le haut.

Cette posture est encore en rapport avec une des positions foetales possibles, bien que rare : celle qui se termine par l'accouchement par la face. La tête y est défléchie au maximum, la nuque contre le dos, la colonne vertébrale à forte concavité postérieure, tant que le foetus est encore dans l'utérus.

On ne s'étonnera donc pas de ce que la posture de l'arc favorise encore la concentration sur le nombril : on ne peut évidemment voir cet organe dans cette position, mais on le perçoit très facilement par les sensations que donnent les tissus fibreux constituant son anneau, lesquels sont alors tiraillés par l'extension des muscles abdominaux. C'est donc compléter la concentration sur le nombril que de la continuer sur cette posture, après celle du foetus se faisant la tête sur les genoux. Les personnes dont un disque a trop tendance à partir en arrière, auront même avantage à s'en contenter.

C
La posture du " cobra"


La posture du cobra est, en quelque sorte, une posture de l'arc atténuée, pour les personnes qui ont de la difficulté à réaliser la posture de l'arc : allongé sur le ventre, placer les paumes des mains au sol, au niveau des épaules, tendre lentement les bras pour redresser le plus possible la tête et le thorax. Le bassin et les membres inférieurs reposent au sol.
Attendu que les muscles profonds sont les muscles de posture, et que ceux des mouvements sont en surface, ce qui est intéressant dans ces trois positions pour fortifier les muscles qui maintiennent les disques en place, c'est de les tenir aussi longtemps que possible, puis de revenir très lentement au repos. Rester quelques minutes détendu au sol, puis recommencer.

Toujours est-il que ces trois postures permettent de joindre l'utile, dans le domaine physique, par l'entretien de la colonne vertébrale, à l'agréable sur le plan spirituel, par l'épanouissement du chacra ombilical qui nous met en communion avec la biosphère, c'est-à-dire "Notre Mère la Terre".

Précaution à prendre pour les trois dernières postures principalement :

Il est indispensable de revenir lentement à la position allongée. Un retour rapide risque de mettre un disque en malposition ou de provoquer un froissement musculaire.

D
Remarque à propos d'une forme rare
d'arthrose vertébrale


En rhumatologie, on vous parle toujours des glissements de disques vertébraux en arrière, qui compriment les racines des nerfs rachidiens, les ganglions sympathiques ou encore la moelle épinière. Mais nulle part, à ma connaissance, il n'est fait allusion au glissement de disque vers l'avant.
Est-ce à dire que par quelque " suspension des lois naturelles ", cette forme de glissement du disque soit impossible ? Nullement, mais le cas étant rare, il n'y a, me semble-t-il, jamais eu d'étude à son sujet.

Le glissement d'un disque vers l'avant peut, par exemple, se produire à la suite d'un accident d'auto, surtout chez le conducteur, si le choc a eu lieu de face : le volant a porté au niveau de la ceinture. S'il provoque un certain degré de lésion du ligament vertébral antérieur et des muscles prévertébraux, le disque intervertébral pourra prendre l'habitude de glisser en avant. Il formera alors, derrière l'aorte, une saillie comparable à une hanche de flûte. L'ancien blessé ressentira des vibrations tout le long de la colonne vertébrale, qui sont des vibrations de l'aorte. La preuve en est que, suivant l'intensité, qui varie fort en fonction de la position et de divers impondérables, il sentira la vibration monter le long des carotides ou descendre dans les fémorales.

J'ai aussi entendu des sujets nonagénaires ou approchant, se plaindre de vibrations le long de la colonne vertébrale. Je suppose que c'est l'affaiblissement de ce ligament et des muscles prévertébraux qui, avec l'âge, favorise ce glissement.
Il peut y avoir plus que des vibrations : des spasmes des artères sousjacentes à la lésion, entraînant de vives douleurs dans les membres inférieurs, faisant croire à une sciatique, alors que c'est tout l'inverse pour ce qui est de la position du disque. À la radio, au-dessus de la lésion vertébrale, l'aorte est légèrement dilatée.

Le remède est évident : parmi les postures que nous venons d'étudier une seule est bonne, celle des moines du Mont Athos. De plus, si la nuit on est dérangé par cette vibration, il est bon de dormir sur le dos, avec deux coussins (ou couvertures roulées) : l'un sous les fesses, l'autre sous le thorax, pour que le dos soit très plat ou à convexité inférieure.

Ne confondons pas le disque qui fait saillie sous l'aorte, avec un autre effet bien plus fréquent provoqué par les chocs de face sur le conducteur : le coeur et la crosse de l'aorte étant moins bien fixés que l'aorte descendante, c'est à la jonction des deux que se produisent souvent les ruptures, évidemment, toujours mortelles ; les anévrismes ou, si le choc a été léger, des lésions de la paroi artérielle provoquant des troubles qui peuvent parfois être comparables à ce que je viens de décrire.