Chapitre 4

RÉSONANCE ENTRE
LES MOUVEMENTS DES PHOSPHÈNES
ET CERTAINS RYTHMES DES BALANCEMENTS


"Ici-Paris", dans son numéro de janvier 1960, a prétendu avoir saisi le secret de Subuh. Nous ne le pensons pas et allons d'abord objectiver le fait, par une expérience neurologique fort simple, que les balancements de Subud et les balancements de Galip (avec forte inclinaison) ont des effets exactement opposés.

Fixons pendant au moins une minute une lampe électrique, puis éteignons-la et fermons les yeux. Une tache brillante appelée "phosphène" se forme lentement dans le champ visuel. Balançons la tête "à la Subud" : le phosphène paraît animé d'un léger mouvement de balancement, mais, fait déjà inexplicable, son axe semble rester vertical au lieu de s'incliner avec la tête ou, s'il s'incline, l'axe du phosphène ne se couche pas autant que celui de la tête.

De plus, l'impression subjective de déplacement du phosphène obéit, dans une certaine mesure, à un effort de volonté qui l'accentue.

Recommençons l'expérience avec les balancements à la Galip, la tête s'inclinant fortement avec une certaine énergie : les phosphènes paraissent alors, contre toute attente, rester fixes sur l'axe du corps.

Il est possible de préciser davantage l'expérience. On se rend compte que le rythme est plus important que le degré d'inclinaison, même si les mouvements sont de faible amplitude. Et s'ils sont trop rapides, le phosphène ne suit pas le balancement, il reste figé au milieu du champ de la conscience. Si les mouvements sont très lents, le phosphène suit un peu, mais moins bien. Il y a un rythme optimum pour lequel le phosphène suit au maximum le balancement de la tête. Enfin, le balancement avec forte inclinaison, quel que soit son rythme, ne donne pas l'impression subjective d'entraîner le phosphène.

Pouvons-nous esquisser une hypothèse pour expliquer ces faits ?

L'impression de balancement du phosphène est probablement consécutive à l'association entre la sensation visuelle et celle provenant des canaux semi-circulaires. Quand ces balancements sont forts, les sensations venant des masses musculaires et des articulations masquent les sensations en provenance des canaux semi-circulaires ; ou bien, un choc trop brutal sur l'encéphale déconnecte les voies nerveuses, associant normalement les sensations visuelles à celles provenant de l'organe de l'équilibre.

De toute façon, le fait que la sensation de balancement de la tache soit plus accentuée pour un certain rythme semble indiquer qu'il existe une périodicité d'excitation alternative des hémisphères qui favorise les associations entre les sensations, donc entre les neurones.